Fragment de rivage
Sur une plage nue, balayée par les vents de la Manche, des silhouettes s’activent autour d’une masse enrubannée de toile, vestige d’un passage, d’un naufrage peut-être. Le sable est creusé, soulevé. Ce geste d’extraction devient alors un acte symbolique : faire émerger ce que l’histoire enfouit.
Ici, entre la France et l’Angleterre, entre les départs et les attentes, ce rivage devient un théâtre discret de mémoire. Non pas pour reconstituer un événement, mais pour convoquer l’esprit de tous les canots échoués – qu’ils soient de guerre, d’exil ou de survie.
À l’arrière-plan, des figures d’anges ou de marins, issues de monuments anciens, se superposent dans les images. Elles veillent, ou rappellent. Ce n’est pas une reconstitution, c’est une évocation. Une performance du souvenir.