
Le nouveau livre de Michael Lucken sur l'art japonais :
Les Fleurs Artificielles, pour une dynamique de l'imitation
est disponible en téléchargement (pdf) ici
'RÉSUMÉ
Le Japon a très souvent été défini comme une civilisation de la copie. Cette représentation est l’expression d’un besoin de l’Occident de déterminer des contremodèles permettant de soutenir l’idée que la création est la valeur suprême, par
opposition à une imitation de plus en plus rejetée. La première partie de ce livre a pour objectif de montrer, à travers les discours sur le Japon, comment et pourquoi à
l’époque moderne la question esthétique de l’imitation est au coeur des rapports de domination symbolique entre les cultures et, plus largement, entre les hommes.
Les Japonais n’ont pas été passifs face à cette situation. Ils ont assimilé et réemployé ce discours, vis-à-vis de la Chine notamment, et essayé d’y réagir, que ce soit par le déni, la réactivation de savoir-faire locaux ou l’invocation d’un esprit national.
Toutefois, bien qu’ils aient rejeté la plupart des dispositifs uniquement mimétiques, ils n’ont pas accepté une attitude purement subjective vis-à-vis de la création, ce qui
se manifeste par un goût pour tout ce qui, de la matière, ne peut être sublimé.
L’analyse d’oeuvres majeures du Japon moderne et contemporain comme Vivre de Kurosawa Akira ou Le Voyage de Chihiro de Miyazaki Hayao a pour but de restituer
au paradigme imitatif toute sa dynamique, sa dimension ludique bien sûr, mais aussi sa profondeur et son exigence morale, de montrer enfin comment il s’oppose à une
vision héroïque et désocialisante de l’auteur, comment il permet d’assumer, autant que possible, la mort dans la vie.'