
Thésée-la-Romaine (Loir-et-Cher)
A l'occasion du passage de la flamme olympique, ouverture du site gallo-romain des Mazelles.
Site gallo-romain des Maselles (Ie - IIe siècle). Le grand bâtiment nord.
A l'époque gallo-romaine, le site de Tasciaca regroupait trois communes : Thésée, Monthou-sur-Cher et Pouillé. C'était une zones frontière entre les peuples celtiques des Carnutes*, des Turones** et des Bituriges Cubi***. Au IIe siècle, Tasciaca se trouve sur la frontière administrative entre la Gaule Lyonnaise et la Gaule Aquitaine.
La mention la plus ancienne du village de Thésée (Tasciaca) se trouve sur la table de Peutinger, qui est une copie médiévale d’une carte antique du réseau routier romain.
La carte de Peutinger situe Tasciaca (Thésée) entre Caesarodunum (Tours) et Avaricum (Bourges).
En rive gauche du Cher, sur la commune de Pouillé, s'est développée une aire de fabrication de céramiques, avec plusieurs dizaines de fours accompagnée d'un petit sanctuaire (fanum), forme de temple spécifiquement gallo-romaine, dont il reste les substructions, encore visibles en arrivant par Pouillé, consacré au culte des eaux guérisseuses (en particulier les soins des yeux). Les productions céramiques avaient une diffusion jusqu'à « 300 ou 400 km.
En rive droite, sur la commune de Thésée, au lieu dit « Les Mazelles », un ensemble de bâtiments, inscrit dans une enceinte quadrangulaire, a gardé un état exceptionnel de conservation.
L'ensemble des Maselles est constitué de trois bâtiments dans une enceinte d'environ 7000 m2. La construction du grand bâtiment nord , en petit appareil avec arases de briques****, permettrait de dater celui-ci du IIe siècle (mais on retrouve des constructions similaires dès le début du Ier siècle).
L'ensemble des Maselles était peut-être une sorte de relai de poste (mansio), avec différents services, administratif, fiscal, judiciaire, peut-être aussi marché, basilique civile, bourse de commerce...
Les murs sont constitués de deux parements, entre lesquels été coulé un mélange de mortier et de pierres. Les parements sont faits de petits moellons rectangulaires ou plats disposés en arêtes de poisson (opus piscatum), liés par un mortier. Deux rangées de briques reliant les deux parements dans l’épaisseur du mur renforcent la construction.
Les trous que l’on observe dans le mur sont les trous de boulins de l’échafaudage en bois utilisé pour la construction du bâtiment.
* Carnutes. Peuple celtique de l'ancienne Gaule qui, à l'époque de César, était établi entre la Loire et la Seine : actuels départements de l'Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher et sur la partie Ouest du Loiret . La cité principale était Chartres. Les Carnutes furent soumis par César en 52 av. J.-C.
** Turones. Peuple de l'ancienne Gaule qui, au Ier siècle av. J.-C. était établi en Touraine, actuels départements de l'Indre et de l'Indre-et-Loire, et dont la cité principale était Caesarodunum (Tours). Les Turons, cités plusieurs fois dans les Commentaires de César sur la Guerre des Gaules (II, 35; VII, 4 et 75; VIII, 46), étaient peut-être un peuple germanique venu d'au-delà du Rhin.
*** Les Bituriges se divisaient en deux branches: les Bituriges Cubi (capitale Avaricum, aujourd'hui Bourges) qui occupaient le Berry et les Bituriges Vivisci (capitale Burdigala , aujourd'hui Bordeaux), qui occupaient une partie de l'Aquitaine.
**** "L'emploi d'arasés de briques dans les constructions gallo-romaines a été souvent utilisé comme un indice chronologique. L'apparition de ce mode de construction en Gaule a été, récemment encore, placée au début du IIe s. après J.-C. Toutefois la chronologie d'édifices lyonnais qui ont souvent servi de référence (comme l'aqueduc du Gier) est actuellement remise en cause tandis que d'autres exemples dans la région lyonnaise attestent l'usage de cette technique dès le début du Ier s." (Armand Desbat. Note sur l’apparition des constructions à arases de briques dans la région lyonnaise. Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, 1992)
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