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Cravant-les-Côteaux (Indre-et-Loire) by sybarite48

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Cravant-les-Côteaux (Indre-et-Loire)

Cravant-les-Côteaux (Indre-et-Loire).


Eglise Saint-Léger, « sanctuaire carolingien ».

La nef vue vers la façade occidentale.


La nef menant du IXe siècle. C'est une des rares édifices bien conservés de l'architecture religieuse carolingienne.

La nef est couverte en charpente avec bardeaux qui ont été refaits probablement au XVème siècle.

La façade occidentale a été reconstruite au XIIème siècle.


L’église Saint-Léger est désignée comme un « sanctuaire carolingien » en raison de sa nef du IXe siècle qui fût érigée sur un temple mérovingien du VIIe siècle, dédié à la mémoire de Léger, ancien évêque d’Autun en Bourgogne.

Le sanctuaire carolingien de Cravant-les-Côteaux figure parmi les monuments les plus anciens de France.

La nef du IXe siècle, présente un plan basilical. Le chœur et son abside sont du XIIe siècle. La chapelle gothique du XVe siècle occupe le transept sud. Certaines de ses parties remontant au IXe siècle sont construites sur des restes du VIIe.

Le site est un exemple de transition de l’architecture du Haut Moyen-âge au Moyen-âge roman, puis au Bas Moyen-âge.

L'église est désaffectée au XIXe siècle à l’occasion du déplacement du bourg, et mise aux enchères le 8 janvier 1865. Elle est acquise par la Société Archéologique de France qui la revend en 1933, pour cent Francs, aux Amis du Vieux Cravant. L’Association est encore à ce jour propriétaire de ce monument.


Le martyr de Saint-Léger.

Ancien évêque d’Autun, Léger fut assassiné dans le bois de Sarcin (forêt de Lucheux) le 2 octobre 678 sur ordre du maire du palais du royaume mérovingien de Neustrie, Ebroïn.

En 673, le maire du palais de Neustrie, Ebroïn parvient à placer sur le trône le troisième fils de Clovis II, Thierry III.

Emmenés par Léger, les puissants du royaume, furieux de n’avoir été consultés, s’en remettent à Childéric II, second fils de Clovis II, qui prend le contrôle de la Neustrie.

Ebroïn est alors enfermé dans un monastère des Vosges, alors que Léger devient le conseiller principal du nouveau roi.

À la mort de Childéric II, Ebroïn s’échappe de sa prison et fait rétablir Thierry III sur le trône.

Pour se venger de Léger, Ebroïn lui fait arracher les yeux et la langue et couper les lèvres. Deux ans plus tard, en 678, il le fait décapiter dans le bois de Sarcin.

Un concile d'évêques proclame la sainteté du martyr, peut-être à Marly-le-Roi, lors de la fête de Pâques en 681.

Montrichard (Loir-et-Cher) by sybarite48

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Montrichard (Loir-et-Cher)

Montrichard (Loir-et-Cher)


L'église Sainte-Croix.

Une chapelle castrale fut édifiée au même endroit que l'église actuelle au début du XIe siècle.

Elle doit son nom à un morceau de la vrai Croix rapporté de Terre Sainte et détaché de celui qui était au monastère de Beaulieu-lès-Loches, offert par Foulque Nerra.

Louis XI y marie ses deux filles.
Le 3 novembre 1473, sa fille ainée Anne de France épouse, dans la chapelle du château, Pierre de Beaujeu, cadet de la maison de Bourbon. Elle sera regente de 1483 à 1491,
Le 8 septembre 1476, sa fille Jeanne*, 12 ans, est mariée à Louis d’Orléans, 14 ans, futur Louis XII. A l’intérieur, des vitraux immortalisent cet évènement. Fondatrice de l'ordre monastique des Annonciades en 1502, elle sera honorée comme une sainte dès sa disparition; elle est le deuxième membre de la lignée capétienne, après Saint Louis, à avoir été ainsi distinguée.

En novembre 1753, les logis royaux s’écroulent sur la chapelle royale de Sainte-Croix. Reconstruite, la chapelle devint église paroissiale en 1755. La restauration n’est terminée qu’en 1757.

Le clocher et le porche datent du XIXe siècle.


* Jeanne de France était la deuxième fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Elle nait le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi. Elle sera élevée par sa mère, avec sa soeur aînée Anne, à Amboise, pendant cinq ans.
Peu avant la naissance du futur Charles VIII, le roi Louis XI, son père, l'expédie dans le Berry, en 1569 à l'âge de 5 ans. L'enfant qui sera surnommée plus tard «Jeanne l'Estropiée», ou «Jeanne la boiteuse» souffre déjà de déformations qui s'accentueront avec l'âge: scoliose, rachitisme, développement inégal des jambes, une épaule plus basse que l'autre, petite taille.
Dans le Berry, à Linières, la petite Jeanne sera élevée par un cousin du roi, François de Linières, et sa femme, Anne de Culan, contre une pension annuelle de 1200 livres. Ses parents adoptifs, sans enfant, prirent soin d'elle et de son éducation, lui apprenant à lire et écrire, l’arithmétique, la poésie et les arts, la broderie et la tapisserie ainsi que la pratique du luth. Fervents chrétiens, ils lui inculquèrent une foi solide.
Dans le cadre de sa politique d'alliance, Louis XI avait fiancé Jeanne à l'âge de 26 jours, à Louis d'Orléans (futur Louis XII), 2 ans. Le contrat de mariage sera signé le 8 octobre 1473, à Jargeau, alors que Jeanne a 9 ans, et Louis d’Orléans, 11 ans. Lors de la signature de ce contrat, seul Louis est présent, la petite Jeanne étant absente. Lorsque Louis et sa mère Marie de Clèves découvrent la fillette, boiteuse, difforme, ils ont un choc, le futur mari fait demi-tour et la future belle-mère s'évanouit. Malgré tout, après avoir obtenu une dispense de Rome, Louis et Jeanne étant cousin, le mariage est célébré à Montrichard le 8 septembre 1476. Etaient présents, Charlotte la mère de Jeanne, l'évêque d'Orléans, mais ni Louis XI ni Marie de Clèves. Le lendemain, Louis d'Orléans présente sa femme Jeanne à la population de Blois, puis Jeanne repart vers Linières, seule. Pendant que Jeanne mène une vie de prières et de charité, de son côté, Louis mènera une vie de plaisirs et de débauche. Ce qui n'empêchera pas sa femme de se précipiter au chevet de son mari, en avril 1483, quand celui-ci sera atteint de la petite vérole.
A la mort de Louis XI (août 1483), Louis d'Orléans échoue à obtenir la régence, les Etats Généraux la confieront à la soeur aînée de Charles VIII, Anne de France dite Anne de Beaujeu par son mariage, le seul fils de Louis XI, ayant alors 13 ans.
Une coalition de seigneurs orchestrée par Louis d'Orléans entreprend de vouloir soustraire le roi à ses tuteurs, ce sera la Guerre Folle. La rébellion tourne à l'avantage de la famille de Beaujeu et Louis d'Orléans est fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier le 28 juillet 1488.
Pendant ses trois ans de captivité, Jeanne rendra visite à son mari, et intercédera auprès de son frère le roi pour le faire fléchir, et finalement Charles relâche le prisonnier fin juin 1491 et le nomme gouverneur de Normandie.
Reconnaissant, à son retour de prison, Louis consent à garder jeanne près de lui, il lui confiera même ses biens lors de son départ pour l'Italie, à la suite de Charles VIII (il en profite pour essayer, en vain, de conquérir le Milanais à son profit).
Après son retour en France, il s'éloignera de nouveau de Jeanne, mais la laissera libre de sortir de Linières et d'aller et venir de châteaux en châteaux.
Le 7 avril 1498, le roi Charles VIII est à Amboise avec sa femme Anne de Bretagne. En grande envie d'asister à un jeu de paume, le roi en voulant emprunter l'escalier se heurte le front contre le linteau d'une porte basse. Il se relève et pour assister à la partie. Ce n'est que le soir qu'il tombera inanimé puis décédera quelques heures plus tard. Tout roi qu'on est, il faut savoir baisser la tête.
Charles VIII n'ayant pas eu d'enfant vivant, Louis d'Orléans, frère du roi défunt, montera sur le trône sous le nom de Louis XII, sans rencontrer d'opposition.
Louis XII tiendra Jeanne à l'écart et lui interdira d'assister au sacre le 27 mai 1498. Le nouveau roi entamera immédiatement une procédure d'annulation de son mariage avec Jeanne, pour se remarier avec la veuve de Charles VIII, Anne de Bretagne, ce remariage lui permettant de garder le duché de Bretagne.
La procédure est basée sur le traité de Langeais qui réunissait le royaume de France et le duché de Bretagne : Lorsque Charles VIII épouse Anne de Bretagne à Langeais, en 1491, il fut prévu que Anne devrait épouser Louis, le frère de Charles, si celui-ci venait à mourir avant qu'il eut un héritier mâle, ce qui advint. L'affaire était compliquée, Anne étant déjà mariée, elle avait du faire annuler celui-ci pour épouser Charles, enfin, Charles mort, Louis étant également marié, il du aussi faire annuler le mariage pour pouvoir épouser Anne. Louis envoie donc la demande d'annulation de son mariage avec Jeanne de France, à Rome, en se basant sur le traité de Langeais, mais le pape Alexandre Borgia transmet le dossier à un tribunal ecclésiastique à la cathédrale Saint-Gatien de Tours, en mentionnant les motifs d'annulation admis par le droit canon. De son côté Anne, qui veut récupérer son duché, exige une promesse de mariage de Louis, sans quoi Anne pourrait reprendre Nantes et Fougère. Louis intente donc un procès à Jeanne en présentant deux clauses de nullité : le non-consentement et la non-consommation. Les époux étant mariés depuis plus de vingt ans, le non-consentement n'est pas retenu, reste la non-consommation. Les avocats de Louis font valoir que la difformité de Jeanne prouve la non-consommation : "imparfaite, viciée, maléficiée de corps, inapte au commerce avec l'homme". Jeanne est interrogée et répond que : "aucun défaut corporel ne lui interdisait l'union charnelle et que son mariage avait été consommé, même sachant qu'elle n'était pas aussi belle que la plupart des femmes, cela ne l'empêchait pas d'être apte au mariage et à la maternité". Louis se rendant alors compte qu'il risque de paraître soit faible soit menteur, finit par admettre, fin octobre 1498, que le mariage avait bien été consommé. C'est alors qu'une lettre signée de Louis XI est retrouvée qui précise que "Louis d'Orléans ne pouvait refuser le mariage sans quoi il risquait la mort et que Jeanne était stérile et mpropre au mariage". Louis prête alors serment sur l'Evangile qu'il "ne couchait jamais avec son épouse nu à nu". Le pape Alexandre VI Borgia, acceptera finalement l'annulation du mariage, en échange du Valentinois donné à son fils César Borgia.
Le 8 janvier 1499, Louis XII épouse à Nantes la reine Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII. Jeanne reçu en compensation le titre de duchesse de Berry et fonda à Bourges la congrégation mariale de l'Annonciade, congrégation dont la spécificité est l'imitation des vertus de Marie : "prudence, pureté, humilité, vérité, louange, obéissance, pauvreté, patience, piété et compassion". Elle s'installera à Bourges à partir de février 1499 et aidera les habitants lors de l'épidémie de peste. Elle se préoccupe de la misère, de l'éducation et de la justice pour son peuple qui la surnommera "la bonne duchesse". Elle prononcera ses voeux en 1503 et meurt 2 ans plus tard, le 4 février 1505 à l'âge de 41 ans. Louis XII lui fit faire des funérailles grandioses.
Une demande de canonisation est lancée en 1614. Jeanne est béatifiée le 18 juin 1742 par Benoît XIV. Elle sera canonisée par Pie XII le 8 mai 1950. Elle est la quatrième reine de France faite sainte, après Clotilde (la femme de Clovis), Radegonde (femme de Clotaire Ier, fils de Clovis) et Bathilde (une ancienne esclave devenue reine en épousant Clovis II).


www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/sainte-jeanne-de-fr...
fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de_France_(1464-1505)
www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/3949-jeanne-...

Bourges (Cher) by sybarite48

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Bourges (Cher)

Bourges (Cher)


Palais Jacques Cœur.


Les galeries hautes.

Les galeries hautes surmontent les galeries basses ouvertes sur la cour. Il s'agissait de lieux de passage et de sociabilité. Chauffées par plusieurs cheminées, on les appelait parfois "salles d'hiver". Les galeries furent cloisonnées ce qui entraîna la disparition de plusieurs cheminées et dénatura complètement la galerie nord.
A partir de 1860, l'architecte Bailly découvrit une belle voûte lambrissée sous le faux plafond.


La demeure du célèbre financier à Bourges, bâtie de 1443 à 1451 pour Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII, est typique de l'architecture gothique de la dernière période, où apparaissent déjà les ornements et la fantaisie de la Renaissance. La construction en était à peine achevée lorsque Jacques Cœur fut arrêté, et condamné au bannissement en 1453.

En 1679, Colbert fit l'acquisition de la maison qu'il céda peu après à la Ville qui y installa son hôtel de ville jusqu'au milieu du XIXe siècle. Depuis le début du XXe siècle, l'hôtel est devenu propriété de l'État et a été entièrement restauré.


Jacques Cœur naît à Bourges vers 1400. Son père, Pierre Cœur, pelletier, venu de Saint-Pourçain, est l'époux de la veuve d'un boucher installé dans la ville basse, rue de la Parerie, au bord de la rivière l'Yvrette. Vers 1409, Pierre Cœur s'intallera près de la Sainte-Chapelle, à proximité d'une clientèle fortunée. Le commerce de Pierre Cœur l'amena sans doute à avoir quelques relations dans la cour du duc Jean de Berry.

L'ascension sociale de Jacques Cœur commença sans doute par son mariage, vers 1420, avec la fille du prévôt ducal de Bourges, Macée de Léodepart, qui lui donnera plusieurs enfants. De son côté, sa sœur Anne se mariait avec le secrétaire du roi Charles VII et receveur des Finances de la reine Marie d'Anjou, Jean Bochetel.

Charles VI dit "le Fol", meurt fin octobre 1422. D'après le traité de Troyes signé en 1420*, le jeune Henri VI d'Angleterre est alors proclamé "héritier de France". Henri VI nomme Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent du régent du royaume de France. Celui-ci s'installe à Paris. Réfugié à Bourges, le dauphin Charles prend néanmoins le titre de roi de France sous le nom de Charles VII, il ne tient que les pays au sud de la Loire.

Une vingtaine d'ateliers dispersés dans le royaume pouvaient battre monnaie. Bourges avait une importance particulière compte tenu de sa proximité avec la cour royale. Le droit de battre monnaie était confié par le pouvoir royal à des particuliers par un contrat de ferme ou d'affermage.

En 1427, Jacques Cœur, associé au changeur Pierre Godard, et à Ravant le Danois, qui avait déjà dirigé des ateliers monétaires, acheta la ferme de la monnaie de Bourges. Les trois hommes étaient dès lors responsables de la qualité des monnaies frappées pour Charles VII.

Cœur et ses associés, en contradiction avec la politique royale, se rendirent coupables d'utiliser des alliages de piètre qualité, frappant plus de pièces que ce qu'ils auraient dû . En 1429, ils furent destitués de leur charge et condamnés à une amende de mille écus d'or. A la fin de 1429, Ravan le Danois sollicite du roi une lettre de rémision, faisant valoir le trop grand nombre d'assignations que le Trésor royal tire sur le compte de la ferme des monnaies. La forte amende est gardée, mais les associés retrouvèrent aussitôt la charge de l'atelier monétaire de Bourges, Ravant le Danois devenant même, en 1431, maître général des monnaies de France. Après la reprise de la capitale, en 1436, Jacques Cœur sera momentannément chargé de la monnaie de Paris.

La ferme des monnaies ne constituait pas la seule activité de Jacques Cœur. En 1430, il fonde avec les frères Godard, dont l'un est compagnon de la ferme et changeur, une société commerciale de fournitures de luxe pour la riche clientèle de la cour.

En 1432, Jacques Cœur voyagea jusqu'en Syrie, sur une galée narbonnaise. Sur le chemin du retour, le navire est attaqué par des pirates et fait noufrage sur les côtes Corse.

En 1436, Jacques Cœur devint maître des monnaies et s'installe dans une grande demeure jouxtant les greniers de l'ancienne abbaye de Saint-Hyppolite. L'année suivante, il obtint la ferme des monnaies de Paris. Il s'attacha alors à lutter contre la mauvaise monnaie anglaise, qui continuait à être frappée à Rouen, ville que tenait encore le roi d'Angleterre.

En 1438, Charles VII confie à Jacques Cœur l'Argenterie de son hôtel. La charge d'argentier concernait non pas le royaume, mais l'hôtel du roi. L'argentier, sorte d'intendant, devait subvenir aux besoins luxueux du roi et de sa cour : approvisionnement en bijoux, fourrures, vêtements, draps, épices…
Jacques Cœur su développer cette charge modeste : Ne se contentant pas d'assurer le service du roi, il élargit l'activité de cette charge aux officiers militaires et civils, leur accordant au besoin des crédits et prêts sur gage. L'Argenterie du roi devient alors un véritable établissement commercial qui permettra à Jacques Cœur d'amasser une immense fortune personnelle. En avril 1440, Jacques Cœur est annobli en raison des services rendus. En 1450, Jacques Cœur prêta au roi 60 000 livres pour acheter le départ des Anglais lors du siège de Cherbourg.

Le royaume de France ne dispose que de peu d'ouvertures sur la Méditerranée : Aigues-Mortes qui s'ensable, Montpellier au mouillage incommode, et Lattes que Jacques Cœur tente d'améliorer sans succès. Les marins languedociens ne peuvent rivaliser avec les catalans, gênois et vénitiens, qui n'hésitent pas à pratiquer la piraterie pour s'opposer à la libre circulation des flottes concurrentes. Les pillages faisant l'objet de tractations d'Etat à Etat.

En 1444, Cœur devient gérant d'une galée royale fabriquée par les chantiers navals de Gênes et baptisée Notre-Dame-Saint-Denis. Trois autres galées, Notre-Dame-Sainte-Madeleine, Notre-Dame-Saint-Michel et Notre-Dame-Saint-Jacques, complèteront la flotte royale. Les quatre galées avec le pavillon à fleur de lys ont le monopole royal de l'importation des épices, ce qui irrite les marchands languedociens. Cœur se tourne alors vers Marseille qui est un port franc, et s'y fait admettre comme habitant en 1446. Il y installe des proches berrichons comme Jean de Villages responsable des galées de France. Jean de Villages négocia avec le sultan l'ouverture des ports égyptiens aux galées de France.

En 1444, Cœur s'engagea aussi, sans grand succès, dans des entreprises minières du Beaujolais et du Lyonnais ; certaines mines furent même abandonnées avant 1450.

Adjoint par Charles VII à l'ambassade de juillet 1448 à Rome, Jacques Cœur étonna le pape Nicolas V par son lustre et son influence. Il fut capable d'obtenir de la curie, en quelques semaines, de nombreux privilèges au profit des Français et particulièrement des Berrichons. Dans les mois qui suivirent, Jacques Cœur semble avoir joué un rôle décisif dans l'abdication, en 1449, de l'antipape Félix V, ex-comte de Savoie Amédée VIII. Il subordonna toute aide financières au fils de Félix V, le comte Louis, alors aux abois, au retrait de l'antipape.

Jacques Cœur obtint diverses charges officielles : Par exeple, il fut visiteur général des gabelles en Languedoc, et commissaire du roi. Il en profita pour créer à son profit divers impôts supplémentaires, surnommés «épices» ou «moutons» : Lors du règlement des impôts, il dépréciait la monnaie et, lors du reversement au pouvoir royal, il comptait la monnaie à son cours véritable, ce qui lui permettait d'empocher la différence.

Parvenu à la cinquantainee, la fortune de Jacques Cœur, considérable, lui amena de nombreux ennemis. Sa "grand'maison" de Bourges, commencée en 1444 est presque achevée, il possède également des immeubles à Montpellier, Tours, Lyon, une maison à Marseille.

Ses méthodes déplaisaient, ainsi que son orgueil, que traduit sa devise : «A cuers vaillants riens impossibles» (À cœur vaillant rien d'impossible»).

Le 31 juillet 1451 Jacques Cœur fut arrêté à Taillebourg où se trouve la cour, suite à des plaintes de concurrents et de rumeurs sur l'empoisonnement d'Agnès Sorel, la favorite de Charles VII, dont il est accusé. Le soupçon d'empoisonnement démonté, d'autres accusations viennent relayer la première : On l'accusa de malversations financières diverses. Jacques Cœur est désormais prisonnier du roi, traîné de cachots en cachots suivant l'endroit où se trouvait la Cour. Il restera au secret pendant deux ans, privé d'avocat et de moyens de défense. L'instruction de l'affaire fut menée par le procureur Jean Dauvet, et l'accusé fut condamné à mort le 29 mai 1453 à Lusignan.
Dès les jours suivants, il fit amende honorable et sa peine fut commuée, par l'intervention du pape et pour les sevices rendus à Charles VII, en bannissement perpétuel, tandis que ses propriétés étaient saisies et que ses débiteurs devaient régler au roi le montant de leur dette.

Il s'évada fin octobre 1454 du château de Poitiers, où il était emprisonné. De prieuré en couvent, de franchise en franchise, il parvint à gagner Marseille où Jean de Villages l'attendait à la tête d'une petite troupe. Début mars 1455, Jacques Cœur est accueilli à Rome par le pape Nicolas V.

En 1453, Constantinople était tombée aux mains des Turcs, et Nicolas V puis son successeur Calixte III prêchèrent une nouvelle croisade. Cette croisade s'achève sans gloire sur l'île gênoise de Chio, à proximité des côtes turques. Le pape Nicolas V proclame l'innocence de Jacques Cœur en 1455 et le pape Calixte III lui confie le commandement d'une flotte pour soutenir Rhodes contre les Turcs. Jacques Cœur s'embarqua en juin 1456, et serait mort de maladie à Chio le 25 novembre de cette année. Il fut enterré par les gênois dans le chœur de l'égise des Cordeliers dont toute trace a disparu.

Parmi les fils de Jacques Cœur, Jean devint archevêque de Bourges, Henri fut chanoine et Geoffrey officier royal. Ils parvinrent à récupérer une partie de l'héritage de leur père.


* Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d’Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l’héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d’Henri V avec Catherine de France, l’une des filles de Charles VI et d’Isabelle de Bavière. Ce traité consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France.


Voir
© 2005, Hachette Multimédia / Hachette Livre
www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jacques_C%C5%93ur...
fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_C%C5%93ur
Le Palais Jacques Cœur - Editions du Patrimoine - Jean-Yves Ribault;
Etc...

Bourges (Cher) by sybarite48

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Bourges (Cher)

Bourges (Cher)


Palais Jacques Cœur.


Galerie haute sud. L'aménagement de l'escalier et de la porte est dû à l'architecte Bailly, vers 1860.


Les galeries hautes.

Les galeries hautes surmontent les galeries basses ouvertes sur la cour. Il s'agissait de lieux de passage et de sociabilité. Chauffées par plusieurs cheminées, on les appelait parfois "salles d'hiver". Les galeries furent cloisonnées ce qui entraîna la disparition de plusieurs cheminées et dénatura complètement la galerie nord.
A partir de 1860, l'architecte Bailly découvrit une belle voûte lambrissée sous le faux plafond.


La demeure du célèbre financier à Bourges, bâtie de 1443 à 1451 pour Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII, est typique de l'architecture gothique de la dernière période, où apparaissent déjà les ornements et la fantaisie de la Renaissance. La construction en était à peine achevée lorsque Jacques Cœur fut arrêté, et condamné au bannissement en 1453.

En 1679, Colbert fit l'acquisition de la maison qu'il céda peu après à la Ville qui y installa son hôtel de ville jusqu'au milieu du XIXe siècle. Depuis le début du XXe siècle, l'hôtel est devenu propriété de l'État et a été entièrement restauré.


Jacques Cœur naît à Bourges vers 1400. Son père, Pierre Cœur, pelletier, venu de Saint-Pourçain, est l'époux de la veuve d'un boucher installé dans la ville basse, rue de la Parerie, au bord de la rivière l'Yvrette. Vers 1409, Pierre Cœur s'intallera près de la Sainte-Chapelle, à proximité d'une clientèle fortunée. Le commerce de Pierre Cœur l'amena sans doute à avoir quelques relations dans la cour du duc Jean de Berry.

L'ascension sociale de Jacques Cœur commença sans doute par son mariage, vers 1420, avec la fille du prévôt ducal de Bourges, Macée de Léodepart, qui lui donnera plusieurs enfants. De son côté, sa sœur Anne se mariait avec le secrétaire du roi Charles VII et receveur des Finances de la reine Marie d'Anjou, Jean Bochetel.

Charles VI dit "le Fol", meurt fin octobre 1422. D'après le traité de Troyes signé en 1420*, le jeune Henri VI d'Angleterre est alors proclamé "héritier de France". Henri VI nomme Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent du régent du royaume de France. Celui-ci s'installe à Paris. Réfugié à Bourges, le dauphin Charles prend néanmoins le titre de roi de France sous le nom de Charles VII, il ne tient que les pays au sud de la Loire.

Une vingtaine d'ateliers dispersés dans le royaume pouvaient battre monnaie. Bourges avait une importance particulière compte tenu de sa proximité avec la cour royale. Le droit de battre monnaie était confié par le pouvoir royal à des particuliers par un contrat de ferme ou d'affermage.

En 1427, Jacques Cœur, associé au changeur Pierre Godard, et à Ravant le Danois, qui avait déjà dirigé des ateliers monétaires, acheta la ferme de la monnaie de Bourges. Les trois hommes étaient dès lors responsables de la qualité des monnaies frappées pour Charles VII.

Cœur et ses associés, en contradiction avec la politique royale, se rendirent coupables d'utiliser des alliages de piètre qualité, frappant plus de pièces que ce qu'ils auraient dû . En 1429, ils furent destitués de leur charge et condamnés à une amende de mille écus d'or. A la fin de 1429, Ravan le Danois sollicite du roi une lettre de rémision, faisant valoir le trop grand nombre d'assignations que le Trésor royal tire sur le compte de la ferme des monnaies. La forte amende est gardée, mais les associés retrouvèrent aussitôt la charge de l'atelier monétaire de Bourges, Ravant le Danois devenant même, en 1431, maître général des monnaies de France. Après la reprise de la capitale, en 1436, Jacques Cœur sera momentannément chargé de la monnaie de Paris.

La ferme des monnaies ne constituait pas la seule activité de Jacques Cœur. En 1430, il fonde avec les frères Godard, dont l'un est compagnon de la ferme et changeur, une société commerciale de fournitures de luxe pour la riche clientèle de la cour.

En 1432, Jacques Cœur voyagea jusqu'en Syrie, sur une galée narbonnaise. Sur le chemin du retour, le navire est attaqué par des pirates et fait noufrage sur les côtes Corse.

En 1436, Jacques Cœur devint maître des monnaies et s'installe dans une grande demeure jouxtant les greniers de l'ancienne abbaye de Saint-Hyppolite. L'année suivante, il obtint la ferme des monnaies de Paris. Il s'attacha alors à lutter contre la mauvaise monnaie anglaise, qui continuait à être frappée à Rouen, ville que tenait encore le roi d'Angleterre.

En 1438, Charles VII confie à Jacques Cœur l'Argenterie de son hôtel. La charge d'argentier concernait non pas le royaume, mais l'hôtel du roi. L'argentier, sorte d'intendant, devait subvenir aux besoins luxueux du roi et de sa cour : approvisionnement en bijoux, fourrures, vêtements, draps, épices…
Jacques Cœur su développer cette charge modeste : Ne se contentant pas d'assurer le service du roi, il élargit l'activité de cette charge aux officiers militaires et civils, leur accordant au besoin des crédits et prêts sur gage. L'Argenterie du roi devient alors un véritable établissement commercial qui permettra à Jacques Cœur d'amasser une immense fortune personnelle. En avril 1440, Jacques Cœur est annobli en raison des services rendus. En 1450, Jacques Cœur prêta au roi 60 000 livres pour acheter le départ des Anglais lors du siège de Cherbourg.

Le royaume de France ne dispose que de peu d'ouvertures sur la Méditerranée : Aigues-Mortes qui s'ensable, Montpellier au mouillage incommode, et Lattes que Jacques Cœur tente d'améliorer sans succès. Les marins languedociens ne peuvent rivaliser avec les catalans, gênois et vénitiens, qui n'hésitent pas à pratiquer la piraterie pour s'opposer à la libre circulation des flottes concurrentes. Les pillages faisant l'objet de tractations d'Etat à Etat.

En 1444, Cœur devient gérant d'une galée royale fabriquée par les chantiers navals de Gênes et baptisée Notre-Dame-Saint-Denis. Trois autres galées, Notre-Dame-Sainte-Madeleine, Notre-Dame-Saint-Michel et Notre-Dame-Saint-Jacques, complèteront la flotte royale. Les quatre galées avec le pavillon à fleur de lys ont le monopole royal de l'importation des épices, ce qui irrite les marchands languedociens. Cœur se tourne alors vers Marseille qui est un port franc, et s'y fait admettre comme habitant en 1446. Il y installe des proches berrichons comme Jean de Villages responsable des galées de France. Jean de Villages négocia avec le sultan l'ouverture des ports égyptiens aux galées de France.

En 1444, Cœur s'engagea aussi, sans grand succès, dans des entreprises minières du Beaujolais et du Lyonnais ; certaines mines furent même abandonnées avant 1450.

Adjoint par Charles VII à l'ambassade de juillet 1448 à Rome, Jacques Cœur étonna le pape Nicolas V par son lustre et son influence. Il fut capable d'obtenir de la curie, en quelques semaines, de nombreux privilèges au profit des Français et particulièrement des Berrichons. Dans les mois qui suivirent, Jacques Cœur semble avoir joué un rôle décisif dans l'abdication, en 1449, de l'antipape Félix V, ex-comte de Savoie Amédée VIII. Il subordonna toute aide financières au fils de Félix V, le comte Louis, alors aux abois, au retrait de l'antipape.

Jacques Cœur obtint diverses charges officielles : Par exeple, il fut visiteur général des gabelles en Languedoc, et commissaire du roi. Il en profita pour créer à son profit divers impôts supplémentaires, surnommés «épices» ou «moutons» : Lors du règlement des impôts, il dépréciait la monnaie et, lors du reversement au pouvoir royal, il comptait la monnaie à son cours véritable, ce qui lui permettait d'empocher la différence.

Parvenu à la cinquantainee, la fortune de Jacques Cœur, considérable, lui amena de nombreux ennemis. Sa "grand'maison" de Bourges, commencée en 1444 est presque achevée, il possède également des immeubles à Montpellier, Tours, Lyon, une maison à Marseille.

Ses méthodes déplaisaient, ainsi que son orgueil, que traduit sa devise : «A cuers vaillants riens impossibles» (À cœur vaillant rien d'impossible»).

Le 31 juillet 1451 Jacques Cœur fut arrêté à Taillebourg où se trouve la cour, suite à des plaintes de concurrents et de rumeurs sur l'empoisonnement d'Agnès Sorel, la favorite de Charles VII, dont il est accusé. Le soupçon d'empoisonnement démonté, d'autres accusations viennent relayer la première : On l'accusa de malversations financières diverses. Jacques Cœur est désormais prisonnier du roi, traîné de cachots en cachots suivant l'endroit où se trouvait la Cour. Il restera au secret pendant deux ans, privé d'avocat et de moyens de défense. L'instruction de l'affaire fut menée par le procureur Jean Dauvet, et l'accusé fut condamné à mort le 29 mai 1453 à Lusignan.
Dès les jours suivants, il fit amende honorable et sa peine fut commuée, par l'intervention du pape et pour les sevices rendus à Charles VII, en bannissement perpétuel, tandis que ses propriétés étaient saisies et que ses débiteurs devaient régler au roi le montant de leur dette.

Il s'évada fin octobre 1454 du château de Poitiers, où il était emprisonné. De prieuré en couvent, de franchise en franchise, il parvint à gagner Marseille où Jean de Villages l'attendait à la tête d'une petite troupe. Début mars 1455, Jacques Cœur est accueilli à Rome par le pape Nicolas V.

En 1453, Constantinople était tombée aux mains des Turcs, et Nicolas V puis son successeur Calixte III prêchèrent une nouvelle croisade. Cette croisade s'achève sans gloire sur l'île gênoise de Chio, à proximité des côtes turques. Le pape Nicolas V proclame l'innocence de Jacques Cœur en 1455 et le pape Calixte III lui confie le commandement d'une flotte pour soutenir Rhodes contre les Turcs. Jacques Cœur s'embarqua en juin 1456, et serait mort de maladie à Chio le 25 novembre de cette année. Il fut enterré par les gênois dans le chœur de l'égise des Cordeliers dont toute trace a disparu.

Parmi les fils de Jacques Cœur, Jean devint archevêque de Bourges, Henri fut chanoine et Geoffrey officier royal. Ils parvinrent à récupérer une partie de l'héritage de leur père.


* Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d’Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l’héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d’Henri V avec Catherine de France, l’une des filles de Charles VI et d’Isabelle de Bavière. Ce traité consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France.


Voir
© 2005, Hachette Multimédia / Hachette Livre
www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jacques_C%C5%93ur...
fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_C%C5%93ur
Le Palais Jacques Cœur - Editions du Patrimoine - Jean-Yves Ribault;
Etc...

Bourges (Cher) by sybarite48

Available under a Creative Commons by license

Bourges (Cher)

Bourges (Cher)


Palais Jacques Cœur.


Les galeries hautes.

Les galeries hautes surmontent les galeries basses ouvertes sur la cour. Il s'agissait de lieux de passage et de sociabilité. Chauffées par plusieurs cheminées, on les appelait parfois "salles d'hiver". Les galeries furent cloisonnées ce qui entraîna la disparition de plusieurs cheminées et dénatura complètement la galerie nord.
A partir de 1860, l'architecte Bailly découvrit une belle voûte lambrissée sous le faux plafond.


La demeure du célèbre financier à Bourges, bâtie de 1443 à 1451 pour Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII, est typique de l'architecture gothique de la dernière période, où apparaissent déjà les ornements et la fantaisie de la Renaissance. La construction en était à peine achevée lorsque Jacques Cœur fut arrêté, et condamné au bannissement en 1453.

En 1679, Colbert fit l'acquisition de la maison qu'il céda peu après à la Ville qui y installa son hôtel de ville jusqu'au milieu du XIXe siècle. Depuis le début du XXe siècle, l'hôtel est devenu propriété de l'État et a été entièrement restauré.


Jacques Cœur naît à Bourges vers 1400. Son père, Pierre Cœur, pelletier, venu de Saint-Pourçain, est l'époux de la veuve d'un boucher installé dans la ville basse, rue de la Parerie, au bord de la rivière l'Yvrette. Vers 1409, Pierre Cœur s'intallera près de la Sainte-Chapelle, à proximité d'une clientèle fortunée. Le commerce de Pierre Cœur l'amena sans doute à avoir quelques relations dans la cour du duc Jean de Berry.

L'ascension sociale de Jacques Cœur commença sans doute par son mariage, vers 1420, avec la fille du prévôt ducal de Bourges, Macée de Léodepart, qui lui donnera plusieurs enfants. De son côté, sa sœur Anne se mariait avec le secrétaire du roi Charles VII et receveur des Finances de la reine Marie d'Anjou, Jean Bochetel.

Charles VI dit "le Fol", meurt fin octobre 1422. D'après le traité de Troyes signé en 1420*, le jeune Henri VI d'Angleterre est alors proclamé "héritier de France". Henri VI nomme Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent du régent du royaume de France. Celui-ci s'installe à Paris. Réfugié à Bourges, le dauphin Charles prend néanmoins le titre de roi de France sous le nom de Charles VII, il ne tient que les pays au sud de la Loire.

Une vingtaine d'ateliers dispersés dans le royaume pouvaient battre monnaie. Bourges avait une importance particulière compte tenu de sa proximité avec la cour royale. Le droit de battre monnaie était confié par le pouvoir royal à des particuliers par un contrat de ferme ou d'affermage.

En 1427, Jacques Cœur, associé au changeur Pierre Godard, et à Ravant le Danois, qui avait déjà dirigé des ateliers monétaires, acheta la ferme de la monnaie de Bourges. Les trois hommes étaient dès lors responsables de la qualité des monnaies frappées pour Charles VII.

Cœur et ses associés, en contradiction avec la politique royale, se rendirent coupables d'utiliser des alliages de piètre qualité, frappant plus de pièces que ce qu'ils auraient dû . En 1429, ils furent destitués de leur charge et condamnés à une amende de mille écus d'or. A la fin de 1429, Ravan le Danois sollicite du roi une lettre de rémision, faisant valoir le trop grand nombre d'assignations que le Trésor royal tire sur le compte de la ferme des monnaies. La forte amende est gardée, mais les associés retrouvèrent aussitôt la charge de l'atelier monétaire de Bourges, Ravant le Danois devenant même, en 1431, maître général des monnaies de France. Après la reprise de la capitale, en 1436, Jacques Cœur sera momentannément chargé de la monnaie de Paris.

La ferme des monnaies ne constituait pas la seule activité de Jacques Cœur. En 1430, il fonde avec les frères Godard, dont l'un est compagnon de la ferme et changeur, une société commerciale de fournitures de luxe pour la riche clientèle de la cour.

En 1432, Jacques Cœur voyagea jusqu'en Syrie, sur une galée narbonnaise. Sur le chemin du retour, le navire est attaqué par des pirates et fait noufrage sur les côtes Corse.

En 1436, Jacques Cœur devint maître des monnaies et s'installe dans une grande demeure jouxtant les greniers de l'ancienne abbaye de Saint-Hyppolite. L'année suivante, il obtint la ferme des monnaies de Paris. Il s'attacha alors à lutter contre la mauvaise monnaie anglaise, qui continuait à être frappée à Rouen, ville que tenait encore le roi d'Angleterre.

En 1438, Charles VII confie à Jacques Cœur l'Argenterie de son hôtel. La charge d'argentier concernait non pas le royaume, mais l'hôtel du roi. L'argentier, sorte d'intendant, devait subvenir aux besoins luxueux du roi et de sa cour : approvisionnement en bijoux, fourrures, vêtements, draps, épices…
Jacques Cœur su développer cette charge modeste : Ne se contentant pas d'assurer le service du roi, il élargit l'activité de cette charge aux officiers militaires et civils, leur accordant au besoin des crédits et prêts sur gage. L'Argenterie du roi devient alors un véritable établissement commercial qui permettra à Jacques Cœur d'amasser une immense fortune personnelle. En avril 1440, Jacques Cœur est annobli en raison des services rendus. En 1450, Jacques Cœur prêta au roi 60 000 livres pour acheter le départ des Anglais lors du siège de Cherbourg.

Le royaume de France ne dispose que de peu d'ouvertures sur la Méditerranée : Aigues-Mortes qui s'ensable, Montpellier au mouillage incommode, et Lattes que Jacques Cœur tente d'améliorer sans succès. Les marins languedociens ne peuvent rivaliser avec les catalans, gênois et vénitiens, qui n'hésitent pas à pratiquer la piraterie pour s'opposer à la libre circulation des flottes concurrentes. Les pillages faisant l'objet de tractations d'Etat à Etat.

En 1444, Cœur devient gérant d'une galée royale fabriquée par les chantiers navals de Gênes et baptisée Notre-Dame-Saint-Denis. Trois autres galées, Notre-Dame-Sainte-Madeleine, Notre-Dame-Saint-Michel et Notre-Dame-Saint-Jacques, complèteront la flotte royale. Les quatre galées avec le pavillon à fleur de lys ont le monopole royal de l'importation des épices, ce qui irrite les marchands languedociens. Cœur se tourne alors vers Marseille qui est un port franc, et s'y fait admettre comme habitant en 1446. Il y installe des proches berrichons comme Jean de Villages responsable des galées de France. Jean de Villages négocia avec le sultan l'ouverture des ports égyptiens aux galées de France.

En 1444, Cœur s'engagea aussi, sans grand succès, dans des entreprises minières du Beaujolais et du Lyonnais ; certaines mines furent même abandonnées avant 1450.

Adjoint par Charles VII à l'ambassade de juillet 1448 à Rome, Jacques Cœur étonna le pape Nicolas V par son lustre et son influence. Il fut capable d'obtenir de la curie, en quelques semaines, de nombreux privilèges au profit des Français et particulièrement des Berrichons. Dans les mois qui suivirent, Jacques Cœur semble avoir joué un rôle décisif dans l'abdication, en 1449, de l'antipape Félix V, ex-comte de Savoie Amédée VIII. Il subordonna toute aide financières au fils de Félix V, le comte Louis, alors aux abois, au retrait de l'antipape.

Jacques Cœur obtint diverses charges officielles : Par exeple, il fut visiteur général des gabelles en Languedoc, et commissaire du roi. Il en profita pour créer à son profit divers impôts supplémentaires, surnommés «épices» ou «moutons» : Lors du règlement des impôts, il dépréciait la monnaie et, lors du reversement au pouvoir royal, il comptait la monnaie à son cours véritable, ce qui lui permettait d'empocher la différence.

Parvenu à la cinquantainee, la fortune de Jacques Cœur, considérable, lui amena de nombreux ennemis. Sa "grand'maison" de Bourges, commencée en 1444 est presque achevée, il possède également des immeubles à Montpellier, Tours, Lyon, une maison à Marseille.

Ses méthodes déplaisaient, ainsi que son orgueil, que traduit sa devise : «A cuers vaillants riens impossibles» (À cœur vaillant rien d'impossible»).

Le 31 juillet 1451 Jacques Cœur fut arrêté à Taillebourg où se trouve la cour, suite à des plaintes de concurrents et de rumeurs sur l'empoisonnement d'Agnès Sorel, la favorite de Charles VII, dont il est accusé. Le soupçon d'empoisonnement démonté, d'autres accusations viennent relayer la première : On l'accusa de malversations financières diverses. Jacques Cœur est désormais prisonnier du roi, traîné de cachots en cachots suivant l'endroit où se trouvait la Cour. Il restera au secret pendant deux ans, privé d'avocat et de moyens de défense. L'instruction de l'affaire fut menée par le procureur Jean Dauvet, et l'accusé fut condamné à mort le 29 mai 1453 à Lusignan.
Dès les jours suivants, il fit amende honorable et sa peine fut commuée, par l'intervention du pape et pour les sevices rendus à Charles VII, en bannissement perpétuel, tandis que ses propriétés étaient saisies et que ses débiteurs devaient régler au roi le montant de leur dette.

Il s'évada fin octobre 1454 du château de Poitiers, où il était emprisonné. De prieuré en couvent, de franchise en franchise, il parvint à gagner Marseille où Jean de Villages l'attendait à la tête d'une petite troupe. Début mars 1455, Jacques Cœur est accueilli à Rome par le pape Nicolas V.

En 1453, Constantinople était tombée aux mains des Turcs, et Nicolas V puis son successeur Calixte III prêchèrent une nouvelle croisade. Cette croisade s'achève sans gloire sur l'île gênoise de Chio, à proximité des côtes turques. Le pape Nicolas V proclame l'innocence de Jacques Cœur en 1455 et le pape Calixte III lui confie le commandement d'une flotte pour soutenir Rhodes contre les Turcs. Jacques Cœur s'embarqua en juin 1456, et serait mort de maladie à Chio le 25 novembre de cette année. Il fut enterré par les gênois dans le chœur de l'égise des Cordeliers dont toute trace a disparu.

Parmi les fils de Jacques Cœur, Jean devint archevêque de Bourges, Henri fut chanoine et Geoffrey officier royal. Ils parvinrent à récupérer une partie de l'héritage de leur père.


* Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d’Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l’héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d’Henri V avec Catherine de France, l’une des filles de Charles VI et d’Isabelle de Bavière. Ce traité consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France.


Voir
© 2005, Hachette Multimédia / Hachette Livre
www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jacques_C%C5%93ur...
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Palais Jacques Cœur.


Galerie haute sud.


Les galeries hautes.

Les galeries hautes surmontent les galeries basses ouvertes sur la cour. Il s'agissait de lieux de passage et de sociabilité. Chauffées par plusieurs cheminées, on les appelait parfois "salles d'hiver". Les galeries furent cloisonnées ce qui entraîna la disparition de plusieurs cheminées et dénatura complètement la galerie nord.
A partir de 1860, l'architecte Bailly découvrit une belle voûte lambrissée sous le faux plafond.


La demeure du célèbre financier à Bourges, bâtie de 1443 à 1451 pour Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII, est typique de l'architecture gothique de la dernière période, où apparaissent déjà les ornements et la fantaisie de la Renaissance. La construction en était à peine achevée lorsque Jacques Cœur fut arrêté, et condamné au bannissement en 1453.

En 1679, Colbert fit l'acquisition de la maison qu'il céda peu après à la Ville qui y installa son hôtel de ville jusqu'au milieu du XIXe siècle. Depuis le début du XXe siècle, l'hôtel est devenu propriété de l'État et a été entièrement restauré.


Jacques Cœur naît à Bourges vers 1400. Son père, Pierre Cœur, pelletier, venu de Saint-Pourçain, est l'époux de la veuve d'un boucher installé dans la ville basse, rue de la Parerie, au bord de la rivière l'Yvrette. Vers 1409, Pierre Cœur s'intallera près de la Sainte-Chapelle, à proximité d'une clientèle fortunée. Le commerce de Pierre Cœur l'amena sans doute à avoir quelques relations dans la cour du duc Jean de Berry.

L'ascension sociale de Jacques Cœur commença sans doute par son mariage, vers 1420, avec la fille du prévôt ducal de Bourges, Macée de Léodepart, qui lui donnera plusieurs enfants. De son côté, sa sœur Anne se mariait avec le secrétaire du roi Charles VII et receveur des Finances de la reine Marie d'Anjou, Jean Bochetel.

Charles VI dit "le Fol", meurt fin octobre 1422. D'après le traité de Troyes signé en 1420*, le jeune Henri VI d'Angleterre est alors proclamé "héritier de France". Henri VI nomme Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent du régent du royaume de France. Celui-ci s'installe à Paris. Réfugié à Bourges, le dauphin Charles prend néanmoins le titre de roi de France sous le nom de Charles VII, il ne tient que les pays au sud de la Loire.

Une vingtaine d'ateliers dispersés dans le royaume pouvaient battre monnaie. Bourges avait une importance particulière compte tenu de sa proximité avec la cour royale. Le droit de battre monnaie était confié par le pouvoir royal à des particuliers par un contrat de ferme ou d'affermage.

En 1427, Jacques Cœur, associé au changeur Pierre Godard, et à Ravant le Danois, qui avait déjà dirigé des ateliers monétaires, acheta la ferme de la monnaie de Bourges. Les trois hommes étaient dès lors responsables de la qualité des monnaies frappées pour Charles VII.

Cœur et ses associés, en contradiction avec la politique royale, se rendirent coupables d'utiliser des alliages de piètre qualité, frappant plus de pièces que ce qu'ils auraient dû . En 1429, ils furent destitués de leur charge et condamnés à une amende de mille écus d'or. A la fin de 1429, Ravan le Danois sollicite du roi une lettre de rémision, faisant valoir le trop grand nombre d'assignations que le Trésor royal tire sur le compte de la ferme des monnaies. La forte amende est gardée, mais les associés retrouvèrent aussitôt la charge de l'atelier monétaire de Bourges, Ravant le Danois devenant même, en 1431, maître général des monnaies de France. Après la reprise de la capitale, en 1436, Jacques Cœur sera momentannément chargé de la monnaie de Paris.

La ferme des monnaies ne constituait pas la seule activité de Jacques Cœur. En 1430, il fonde avec les frères Godard, dont l'un est compagnon de la ferme et changeur, une société commerciale de fournitures de luxe pour la riche clientèle de la cour.

En 1432, Jacques Cœur voyagea jusqu'en Syrie, sur une galée narbonnaise. Sur le chemin du retour, le navire est attaqué par des pirates et fait noufrage sur les côtes Corse.

En 1436, Jacques Cœur devint maître des monnaies et s'installe dans une grande demeure jouxtant les greniers de l'ancienne abbaye de Saint-Hyppolite. L'année suivante, il obtint la ferme des monnaies de Paris. Il s'attacha alors à lutter contre la mauvaise monnaie anglaise, qui continuait à être frappée à Rouen, ville que tenait encore le roi d'Angleterre.

En 1438, Charles VII confie à Jacques Cœur l'Argenterie de son hôtel. La charge d'argentier concernait non pas le royaume, mais l'hôtel du roi. L'argentier, sorte d'intendant, devait subvenir aux besoins luxueux du roi et de sa cour : approvisionnement en bijoux, fourrures, vêtements, draps, épices…
Jacques Cœur su développer cette charge modeste : Ne se contentant pas d'assurer le service du roi, il élargit l'activité de cette charge aux officiers militaires et civils, leur accordant au besoin des crédits et prêts sur gage. L'Argenterie du roi devient alors un véritable établissement commercial qui permettra à Jacques Cœur d'amasser une immense fortune personnelle. En avril 1440, Jacques Cœur est annobli en raison des services rendus. En 1450, Jacques Cœur prêta au roi 60 000 livres pour acheter le départ des Anglais lors du siège de Cherbourg.

Le royaume de France ne dispose que de peu d'ouvertures sur la Méditerranée : Aigues-Mortes qui s'ensable, Montpellier au mouillage incommode, et Lattes que Jacques Cœur tente d'améliorer sans succès. Les marins languedociens ne peuvent rivaliser avec les catalans, gênois et vénitiens, qui n'hésitent pas à pratiquer la piraterie pour s'opposer à la libre circulation des flottes concurrentes. Les pillages faisant l'objet de tractations d'Etat à Etat.

En 1444, Cœur devient gérant d'une galée royale fabriquée par les chantiers navals de Gênes et baptisée Notre-Dame-Saint-Denis. Trois autres galées, Notre-Dame-Sainte-Madeleine, Notre-Dame-Saint-Michel et Notre-Dame-Saint-Jacques, complèteront la flotte royale. Les quatre galées avec le pavillon à fleur de lys ont le monopole royal de l'importation des épices, ce qui irrite les marchands languedociens. Cœur se tourne alors vers Marseille qui est un port franc, et s'y fait admettre comme habitant en 1446. Il y installe des proches berrichons comme Jean de Villages responsable des galées de France. Jean de Villages négocia avec le sultan l'ouverture des ports égyptiens aux galées de France.

En 1444, Cœur s'engagea aussi, sans grand succès, dans des entreprises minières du Beaujolais et du Lyonnais ; certaines mines furent même abandonnées avant 1450.

Adjoint par Charles VII à l'ambassade de juillet 1448 à Rome, Jacques Cœur étonna le pape Nicolas V par son lustre et son influence. Il fut capable d'obtenir de la curie, en quelques semaines, de nombreux privilèges au profit des Français et particulièrement des Berrichons. Dans les mois qui suivirent, Jacques Cœur semble avoir joué un rôle décisif dans l'abdication, en 1449, de l'antipape Félix V, ex-comte de Savoie Amédée VIII. Il subordonna toute aide financières au fils de Félix V, le comte Louis, alors aux abois, au retrait de l'antipape.

Jacques Cœur obtint diverses charges officielles : Par exeple, il fut visiteur général des gabelles en Languedoc, et commissaire du roi. Il en profita pour créer à son profit divers impôts supplémentaires, surnommés «épices» ou «moutons» : Lors du règlement des impôts, il dépréciait la monnaie et, lors du reversement au pouvoir royal, il comptait la monnaie à son cours véritable, ce qui lui permettait d'empocher la différence.

Parvenu à la cinquantainee, la fortune de Jacques Cœur, considérable, lui amena de nombreux ennemis. Sa "grand'maison" de Bourges, commencée en 1444 est presque achevée, il possède également des immeubles à Montpellier, Tours, Lyon, une maison à Marseille.

Ses méthodes déplaisaient, ainsi que son orgueil, que traduit sa devise : «A cuers vaillants riens impossibles» (À cœur vaillant rien d'impossible»).

Le 31 juillet 1451 Jacques Cœur fut arrêté à Taillebourg où se trouve la cour, suite à des plaintes de concurrents et de rumeurs sur l'empoisonnement d'Agnès Sorel, la favorite de Charles VII, dont il est accusé. Le soupçon d'empoisonnement démonté, d'autres accusations viennent relayer la première : On l'accusa de malversations financières diverses. Jacques Cœur est désormais prisonnier du roi, traîné de cachots en cachots suivant l'endroit où se trouvait la Cour. Il restera au secret pendant deux ans, privé d'avocat et de moyens de défense. L'instruction de l'affaire fut menée par le procureur Jean Dauvet, et l'accusé fut condamné à mort le 29 mai 1453 à Lusignan.
Dès les jours suivants, il fit amende honorable et sa peine fut commuée, par l'intervention du pape et pour les sevices rendus à Charles VII, en bannissement perpétuel, tandis que ses propriétés étaient saisies et que ses débiteurs devaient régler au roi le montant de leur dette.

Il s'évada fin octobre 1454 du château de Poitiers, où il était emprisonné. De prieuré en couvent, de franchise en franchise, il parvint à gagner Marseille où Jean de Villages l'attendait à la tête d'une petite troupe. Début mars 1455, Jacques Cœur est accueilli à Rome par le pape Nicolas V.

En 1453, Constantinople était tombée aux mains des Turcs, et Nicolas V puis son successeur Calixte III prêchèrent une nouvelle croisade. Cette croisade s'achève sans gloire sur l'île gênoise de Chio, à proximité des côtes turques. Le pape Nicolas V proclame l'innocence de Jacques Cœur en 1455 et le pape Calixte III lui confie le commandement d'une flotte pour soutenir Rhodes contre les Turcs. Jacques Cœur s'embarqua en juin 1456, et serait mort de maladie à Chio le 25 novembre de cette année. Il fut enterré par les gênois dans le chœur de l'égise des Cordeliers dont toute trace a disparu.

Parmi les fils de Jacques Cœur, Jean devint archevêque de Bourges, Henri fut chanoine et Geoffrey officier royal. Ils parvinrent à récupérer une partie de l'héritage de leur père.


* Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d’Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l’héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d’Henri V avec Catherine de France, l’une des filles de Charles VI et d’Isabelle de Bavière. Ce traité consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France.


Voir
© 2005, Hachette Multimédia / Hachette Livre
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Palais Jacques Cœur.


Pénétration de deux voûtes lambrissées à la croisée des galeries hautes, près de la chapelle.
Les galeries hautes surmontent les galeries basses ouvertes sur la cour. Il s'agissait de lieux de passage et de sociabilité. Chauffées par plusieurs cheminées, on les appelait parfois "salles d'hiver". Les galeries furent cloisonnées ce qui entraîna la disparition de plusieurs cheminées et dénatura complètement la galerie nord.
A partir de 1860, l'architecte Bailly découvrit une belle voûte lambrissée sous le faux plafond.


La demeure du célèbre financier à Bourges, bâtie de 1443 à 1451 pour Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII, est typique de l'architecture gothique de la dernière période, où apparaissent déjà les ornements et la fantaisie de la Renaissance. La construction en était à peine achevée lorsque Jacques Cœur fut arrêté, et condamné au bannissement en 1453.

En 1679, Colbert fit l'acquisition de la maison qu'il céda peu après à la Ville qui y installa son hôtel de ville jusqu'au milieu du XIXe siècle. Depuis le début du XXe siècle, l'hôtel est devenu propriété de l'État et a été entièrement restauré.


Jacques Cœur naît à Bourges vers 1400. Son père, Pierre Cœur, pelletier, venu de Saint-Pourçain, est l'époux de la veuve d'un boucher installé dans la ville basse, rue de la Parerie, au bord de la rivière l'Yvrette. Vers 1409, Pierre Cœur s'intallera près de la Sainte-Chapelle, à proximité d'une clientèle fortunée. Le commerce de Pierre Cœur l'amena sans doute à avoir quelques relations dans la cour du duc Jean de Berry.

L'ascension sociale de Jacques Cœur commença sans doute par son mariage, vers 1420, avec la fille du prévôt ducal de Bourges, Macée de Léodepart, qui lui donnera plusieurs enfants. De son côté, sa sœur Anne se mariait avec le secrétaire du roi Charles VII et receveur des Finances de la reine Marie d'Anjou, Jean Bochetel.

Charles VI dit "le Fol", meurt fin octobre 1422. D'après le traité de Troyes signé en 1420*, le jeune Henri VI d'Angleterre est alors proclamé "héritier de France". Henri VI nomme Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent du régent du royaume de France. Celui-ci s'installe à Paris. Réfugié à Bourges, le dauphin Charles prend néanmoins le titre de roi de France sous le nom de Charles VII, il ne tient que les pays au sud de la Loire.

Une vingtaine d'ateliers dispersés dans le royaume pouvaient battre monnaie. Bourges avait une importance particulière compte tenu de sa proximité avec la cour royale. Le droit de battre monnaie était confié par le pouvoir royal à des particuliers par un contrat de ferme ou d'affermage.

En 1427, Jacques Cœur, associé au changeur Pierre Godard, et à Ravant le Danois, qui avait déjà dirigé des ateliers monétaires, acheta la ferme de la monnaie de Bourges. Les trois hommes étaient dès lors responsables de la qualité des monnaies frappées pour Charles VII.

Cœur et ses associés, en contradiction avec la politique royale, se rendirent coupables d'utiliser des alliages de piètre qualité, frappant plus de pièces que ce qu'ils auraient dû . En 1429, ils furent destitués de leur charge et condamnés à une amende de mille écus d'or. A la fin de 1429, Ravan le Danois sollicite du roi une lettre de rémision, faisant valoir le trop grand nombre d'assignations que le Trésor royal tire sur le compte de la ferme des monnaies. La forte amende est gardée, mais les associés retrouvèrent aussitôt la charge de l'atelier monétaire de Bourges, Ravant le Danois devenant même, en 1431, maître général des monnaies de France. Après la reprise de la capitale, en 1436, Jacques Cœur sera momentannément chargé de la monnaie de Paris.

La ferme des monnaies ne constituait pas la seule activité de Jacques Cœur. En 1430, il fonde avec les frères Godard, dont l'un est compagnon de la ferme et changeur, une société commerciale de fournitures de luxe pour la riche clientèle de la cour.

En 1432, Jacques Cœur voyagea jusqu'en Syrie, sur une galée narbonnaise. Sur le chemin du retour, le navire est attaqué par des pirates et fait noufrage sur les côtes Corse.

En 1436, Jacques Cœur devint maître des monnaies et s'installe dans une grande demeure jouxtant les greniers de l'ancienne abbaye de Saint-Hyppolite. L'année suivante, il obtint la ferme des monnaies de Paris. Il s'attacha alors à lutter contre la mauvaise monnaie anglaise, qui continuait à être frappée à Rouen, ville que tenait encore le roi d'Angleterre.

En 1438, Charles VII confie à Jacques Cœur l'Argenterie de son hôtel. La charge d'argentier concernait non pas le royaume, mais l'hôtel du roi. L'argentier, sorte d'intendant, devait subvenir aux besoins luxueux du roi et de sa cour : approvisionnement en bijoux, fourrures, vêtements, draps, épices…
Jacques Cœur su développer cette charge modeste : Ne se contentant pas d'assurer le service du roi, il élargit l'activité de cette charge aux officiers militaires et civils, leur accordant au besoin des crédits et prêts sur gage. L'Argenterie du roi devient alors un véritable établissement commercial qui permettra à Jacques Cœur d'amasser une immense fortune personnelle. En avril 1440, Jacques Cœur est annobli en raison des services rendus. En 1450, Jacques Cœur prêta au roi 60 000 livres pour acheter le départ des Anglais lors du siège de Cherbourg.

Le royaume de France ne dispose que de peu d'ouvertures sur la Méditerranée : Aigues-Mortes qui s'ensable, Montpellier au mouillage incommode, et Lattes que Jacques Cœur tente d'améliorer sans succès. Les marins languedociens ne peuvent rivaliser avec les catalans, gênois et vénitiens, qui n'hésitent pas à pratiquer la piraterie pour s'opposer à la libre circulation des flottes concurrentes. Les pillages faisant l'objet de tractations d'Etat à Etat.

En 1444, Cœur devient gérant d'une galée royale fabriquée par les chantiers navals de Gênes et baptisée Notre-Dame-Saint-Denis. Trois autres galées, Notre-Dame-Sainte-Madeleine, Notre-Dame-Saint-Michel et Notre-Dame-Saint-Jacques, complèteront la flotte royale. Les quatre galées avec le pavillon à fleur de lys ont le monopole royal de l'importation des épices, ce qui irrite les marchands languedociens. Cœur se tourne alors vers Marseille qui est un port franc, et s'y fait admettre comme habitant en 1446. Il y installe des proches berrichons comme Jean de Villages responsable des galées de France. Jean de Villages négocia avec le sultan l'ouverture des ports égyptiens aux galées de France.

En 1444, Cœur s'engagea aussi, sans grand succès, dans des entreprises minières du Beaujolais et du Lyonnais ; certaines mines furent même abandonnées avant 1450.

Adjoint par Charles VII à l'ambassade de juillet 1448 à Rome, Jacques Cœur étonna le pape Nicolas V par son lustre et son influence. Il fut capable d'obtenir de la curie, en quelques semaines, de nombreux privilèges au profit des Français et particulièrement des Berrichons. Dans les mois qui suivirent, Jacques Cœur semble avoir joué un rôle décisif dans l'abdication, en 1449, de l'antipape Félix V, ex-comte de Savoie Amédée VIII. Il subordonna toute aide financières au fils de Félix V, le comte Louis, alors aux abois, au retrait de l'antipape.

Jacques Cœur obtint diverses charges officielles : Par exeple, il fut visiteur général des gabelles en Languedoc, et commissaire du roi. Il en profita pour créer à son profit divers impôts supplémentaires, surnommés «épices» ou «moutons» : Lors du règlement des impôts, il dépréciait la monnaie et, lors du reversement au pouvoir royal, il comptait la monnaie à son cours véritable, ce qui lui permettait d'empocher la différence.

Parvenu à la cinquantainee, la fortune de Jacques Cœur, considérable, lui amena de nombreux ennemis. Sa "grand'maison" de Bourges, commencée en 1444 est presque achevée, il possède également des immeubles à Montpellier, Tours, Lyon, une maison à Marseille.

Ses méthodes déplaisaient, ainsi que son orgueil, que traduit sa devise : «A cuers vaillants riens impossibles» (À cœur vaillant rien d'impossible»).

Le 31 juillet 1451 Jacques Cœur fut arrêté à Taillebourg où se trouve la cour, suite à des plaintes de concurrents et de rumeurs sur l'empoisonnement d'Agnès Sorel, la favorite de Charles VII, dont il est accusé. Le soupçon d'empoisonnement démonté, d'autres accusations viennent relayer la première : On l'accusa de malversations financières diverses. Jacques Cœur est désormais prisonnier du roi, traîné de cachots en cachots suivant l'endroit où se trouvait la Cour. Il restera au secret pendant deux ans, privé d'avocat et de moyens de défense. L'instruction de l'affaire fut menée par le procureur Jean Dauvet, et l'accusé fut condamné à mort le 29 mai 1453 à Lusignan.
Dès les jours suivants, il fit amende honorable et sa peine fut commuée, par l'intervention du pape et pour les sevices rendus à Charles VII, en bannissement perpétuel, tandis que ses propriétés étaient saisies et que ses débiteurs devaient régler au roi le montant de leur dette.

Il s'évada fin octobre 1454 du château de Poitiers, où il était emprisonné. De prieuré en couvent, de franchise en franchise, il parvint à gagner Marseille où Jean de Villages l'attendait à la tête d'une petite troupe. Début mars 1455, Jacques Cœur est accueilli à Rome par le pape Nicolas V.

En 1453, Constantinople était tombée aux mains des Turcs, et Nicolas V puis son successeur Calixte III prêchèrent une nouvelle croisade. Cette croisade s'achève sans gloire sur l'île gênoise de Chio, à proximité des côtes turques. Le pape Nicolas V proclame l'innocence de Jacques Cœur en 1455 et le pape Calixte III lui confie le commandement d'une flotte pour soutenir Rhodes contre les Turcs. Jacques Cœur s'embarqua en juin 1456, et serait mort de maladie à Chio le 25 novembre de cette année. Il fut enterré par les gênois dans le chœur de l'égise des Cordeliers dont toute trace a disparu.

Parmi les fils de Jacques Cœur, Jean devint archevêque de Bourges, Henri fut chanoine et Geoffrey officier royal. Ils parvinrent à récupérer une partie de l'héritage de leur père.


* Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d’Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l’héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d’Henri V avec Catherine de France, l’une des filles de Charles VI et d’Isabelle de Bavière. Ce traité consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France.


Voir
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www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jacques_C%C5%93ur...
fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_C%C5%93ur
Le Palais Jacques Cœur - Editions du Patrimoine - Jean-Yves Ribault;
Etc...