
Sainte-Suzanne-et-Chammes (Mayenne)
La Porte de Fer ou porte de la herse.
Entrée secondaire du château ou poterne. Au XIIe siècle, il s’agissait d’un simple passage. À la fin du XIIIe siècle, le système de défense a été renforcé par l’adjonction d’un mur en avancée sur le rempart, dans lequel ont été ménagés deux assommoirs.
La cité de Sainte-Suzanne.
Le château de Sainte-Suzanne occupe un éperon rocheux dominant la vallée de l'Erve.
Le site a été occupé par la tribu gauloise des Arviens qui adonné son nom à la rivière l'Erve.
Le château du Moyen Âge a été construit sur une structure préexistante remontant à l'époque gallo-romaine.
Le donjon quadrangulaire du XIe siècle est construit par les vicomtes de Beaumont-au-Maine, Fresnay et Sainte-Suzanne. Il est protégé par des tours rondes. Une grosse tour ronde du XIIIe siècle, la tour Farinière, double le donjon.
Le site est surtout connu depuis le siège infructueux de Guillaume le Conquérant de 1083 à 1086. Malgré un siège de trois ans, Guillaume ne parvint jamais à prendre la Cité à Hubert II vicomte de Beaumont, ce qui vaut à Sainte-Suzanne d’être citée dans l’Histoire d’Angleterre comme “le seul château que Guillaume le Conquérant lui-même ne put jamais prendre” ("St.Suzanne, the one castle which the Conqueror himself could never take" cf. E. Freeman, Sketches of travel in Normandie and Maine, London,1897).
Le 10 août 1425, lors de la guerre de Cent Ans, la place de Sainte-Suzanne, commandée par un compagnon de Jeanne d'Arc, Ambroise de Loré, est prise par les Anglais de Salisbury (Thomas Montaigu, Comte de Salisbury) qui bénéficient d'armes nouvelles : Des bombardes et des canons.
Quatorze ans plus tard, en décembre 1439, la cité est reprise par Jean V de Bueil, compagnon de Jeanne d’Arc, alors que le commandant Matthew Gough est absent, grâce à la trahison d'un soldat anglais marié à une suzannaise, John Ferremen, qui fait entrer les Français de nuit dans la cité assiégée.
Le sire de Bueil s'installe alors dans la place, aux détriments des légitimes propriétaires, la famille d'Alençon. C'est le roi de France Charles VII qui obligera le Sire de Bueil à rendre la ville à la famille d'Alençon, en 1447. Un an plus tard, les Anglais quittent la région.
Au début du XVIIe siècle, Guillaume Fouquet de la Varenne, Marquis de La Flèche, homme d'État, et intime d'Henri IV, achète la baronnie à la Reine Margot, première épouse de Henri IV. Il veut transformer l'inhospitalière forteresse en demeure résidentielle, mais la disgrâce de Guillaume Fouquet après l'assassinat d'Henri IV en 1610 ne lui permettra pas d'achever son projet. Il reste quand même le logis.
Durant le XVIIe siècle, château passera dans différentes familles : Après la descendance de Fouquet, à la famille de Champagne de Villaines, puis à celles de César Gabriel de Choiseul-Praslin et de Charles de Beauvau-Craon et enfin à Ange Hyacinthe Maxence, baron de Damas.
En juillet 1661, par lettres patentes, Louis XIV concède « Foires & marchez pour la Ville de Saincte Suzanne le premier mardi de janvier, le mardi de la semaine Sainte, le jour de la Saint Mathieu, le jour de la Saint Eutrope, le jour de la Sainte Suzanne et le lendemain de la fête de tous les Saints".
La ville basse se développe avec l'installation de moulins à farine, à tan, à foulon, à papier.
La ville haute, avec ses manoirs et ses maisons remaniées au XVIIIe s., révèle la prospérité de la bourgeoisie suzannaise de l'ancien Régime.
En octobre 1793, René Jean Baptiste Serveau, avocat, qui en 1788 avait pris à ferme le domaine de Sainte-Suzanne, avec l'homme politique Mathurin Julien Dalibourg, brûle le chartier du château.
La commune sera occupée par les prussiens en janvier 1870.
Le Général de Gaulle sera accueilli à Sainte-Suzanne par les anciens résistants de la région les 9 et 10 août 1947.
Au XXe siècle, la commune acquiert progressivement les bâtiments les plus emblématiques de la cité.
dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Histoire%20de%20Sain...(Mayenne)/fr-fr/