Loches (Indre-et-Loire)
Gare de Loches.
Plaque en mémoire de Pierre Semard, fusillé par les nazis à la prison d’Évreux le 7 mars 1942 après son arrestation en gare de Loches, le 20 novembre 1939 .
Pierre Semard, né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire) et mort fusillé par les Allemands le 7 mars 1942 à la prison d'Évreux (Eure) a été syndicaliste, secrétaire général de la Fédération des cheminots et dirigeant du PCF dont il fut secrétaire général de 1924 à 1928.
Pierre Semard est né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire). Fils d'un cantonnier des chemins de fer, et d'une garde-barrière du réseau PLM (Paris-Lyon-Marseille).
Après avoir passé un examen pour entrer aux chemins de fer, en 1912, il entre au secrétariat du chef de gare de Valence et devient militant syndical. En 1917, il représente la section de Valence au premier congrès de l'union des syndicats du PLM qui se tient à Avignon.
Sa femme atteinte par la grippe espagnole meurt le 3 mars 1919.
Révoqué de la compagnie PLM pour fait de grève, il épouse en secondes noces une ancienne employée des PLM également révoquée. Il devient alors gérant de la coopérative des cheminots pour subvenir aux besoins de sa famille.
En juin 1921, Pierre Semard est élu secrétaire général de la Fédération des cheminots.
En juin 1936, il rencontre, en délégation, Léon Blum. Le gouvernement promet d'intervenir auprès des compagnies privées de chemin de fer pour l'octroi de 21 jours de congé, les 40 heures, les conventions collectives et la réintégration des révoqués de 1920.
Au nom de la CGT, Pierre Semard se prononce en faveur de la nationalisation des chemins de fe il sera un des quatre administrateurs syndicaux de la SNCF nouvellement créée.
Au lendemain de la grève du 30 novembre 1938, il est révoqué du conseil d'administration. Le conseil de discipline le rétrograde au rang d'employé aux écritures.
Arrêté à Loches le 20 novembre 1939, Pierre Semard est incarcéré à la prison de la Santé par le juge d'instruction militaire sous l'inculpation de détournement de fonds ( Il avait demandé au trésorier Tournemaine de bloquer en banque les cotisations des adhérents du syndicat suite àaun désacord) et d'infraction au décret du 26 septembre 1939 concernant la dissolution du Parti communiste.
Au procè, l'accusation de détournement tombe, mais il est condamné à trois ans de prison pour l'infraction au décret du 26 septembre.
Le 20 mai, il est évacué et incarcéré à Bourges. Sa seconde femme est arrêtée en août 1941, puis sa fille Yvette, au début de 1942.
Début 1942, Pierre Semard est transféré au camp d'internement de Gaillon dans l'Eure, où il se retrouve avec des droits communs (une quarantaine, principalement des femmes), des politiques, essentiellement des communistes (130 hommes et 129 femmes) et des trafiquants de marché noir (272 hommes et 14 femmes). Les internés « politiques » sont internés sans jugement. Pierre Villon, compagnon de Marie-Claude Vaillant-Couturier (résistante déportée à Ravensbrück, et qui deviendra députée communiste après la guerre), s’évadera de Gaillon le 17 janvier 1942.
Le 6 mars, on envoie Pierre Semard à la prison d'Évreux. Il est fusillé comme otage le lendemain à la demande des autorités allemandes.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
En septembre 1949, Pierre Semard se vit attribuer "à titre exceptionnel" et posthume le grade de Lieutenant-Colonel de la Résistance intérieure française, "en raison de l’appel au combat qu’il avait adressé aux cheminots français pour leur action contre l’occupant nazi".
Le cheminot Jean Golano est né le 30 octobre 1909 à Puisserguier dans l'Hérault. Il était, en 1944, commis aux écritures de la SNCF à Loches.
Pendant la guerre, il était clandestin au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement de la Résistance intérieure créé par le PCF.
En août 1944, de violents combats opposèrent les groupes de maquisards aux troupes allemandes à Loches, ils firent une vingtaine de morts, dont Jean-Louis Golano, tué d’une balle en pleine tête, lors d’un accrochage entre les FTP auxquels il appartenait et l’armée allemande, au lieu-dit La Prairie-de-Tivoli, à Perrusson.
